Aura Blockchain Consortium, une communication de luxe

18 juin 2021

Aura Blockchain Consortium, une communication de luxe

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir raconter l’histoire de sa nouvelle montre, de savoir où, quand et comment a été fabriqué son nouveau chemisier ? Ce rêve de transparence n’est désormais plus une dystopie grâce à la technologie Aura Blockchain Consortium, première blockchain de luxe internationale créée par des grandes marques du luxe.

I/ La nouveauté Aura Blockchain Consortium : la première blockchain internationale dédiée au luxe

Le groupe LVMH a annoncé en avril dernier sa collaboration avec d’autres marques de luxe (Prada, Cartier) dans la création de la première blockchain internationale dédiée au luxe, par le biais de la technologie ConsenSys et Microsoft. En un mot, l’objectif est d’assurer un nouveau mode de communication concernant l’origine des produits, leur authenticité, leur approvisionnement et durabilité. Comment cette communication est-elle possible ?

La technologie en question :

Aura Blockchain Consortium est une technologie développée par plusieurs concurrents de l’industrie du luxe. Une blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations par le biais d’un réseau presque infalsifiable de blocs. Ces entreprises du luxe ont créé cette technologie afin d’assurer la traçabilité des produits vendus depuis la matière première jusque la distribution du produit fini. Les clients des entreprises ayant accès à cette technologie peuvent ainsi suivre le cycle de vie du produit grâce à un code, identifiant produit, qu’ils obtiennent lorsqu’ils achètent un produit. Cet identifiant permet au client de s’assurer de l’authenticité du produit, mais également de connaitre toutes les étapes de sa fabrication, ainsi que son origine.

II/ La communication par la blockchain : gage de confiance pour les consommateurs.

Les secteurs dans lesquels les chaînes d’approvisionnement sont complexes et internationales, comme l’agroalimentaire et le textile, sont sujettes à de nombreux scandales qui ne rassurent pas le consommateur concernant l’origine et la conception des produits qu’il consomme ou utilise. Le luxe fait partie de ces secteurs dans lesquels les consommateurs ont besoin d’être rassurés : besoin de transparence, besoin de connaissance quant aux produits et à leur histoire. En outre, de nouveaux besoins émergent au niveau, social et environnemental. Aura, comme les technologies concurrentes, nous prouve que la Blockchain est une excellente occasion de satisfaire à ces nouveaux besoins. 

De plus, l’industrie du luxe est l’un des secteurs dans lesquels la communication avec les clients est très importante. Lorsque l’on se dit « de luxe », il faut pouvoir rassurer sur la qualité des produits. La traçabilité permise par la blockchain pallie à l’opacité traditionnelle de la chaîne d’approvisionnement en informant sur ce qui était auparavant caché à tout prix.

Ce nouveau mode de communication était nécessaire afin de faire évoluer les pratiques et se conformer aux règles de transparence qui se font de moins en moins rares. Cela a même poussé des concurrents à agir de concert pour assurer une meilleure information à leurs clients. Les fondateurs ne sont d’ailleurs pas les seuls à pouvoir se servir de cette technologie, qui est accessible à toutes les marques de luxe. C’est donc tout le secteur qui avance vers davantage de transparence.

Cette communication ne sert pas seulement la relation de confiance. La traçabilité du produit de sa conception à sa vente est également un excellent moyen de prouver la conformité à certaines normes, comme le biologique, normes de qualité ISO, etc.

III / Quelle valeur de la blockchain dans la lutte contre la contrefaçon ? 

La blockchain est un excellent moyen de preuve et beaucoup d’entreprises pourront s’inspirer de cette démarche.

En effet, l’information qui y est stockée est transparente et confidentielle à la fois. Ainsi, son authenticité ne peut être remise en cause tant les nœuds du réseau (chaque ordinateur ayant accès à la chaîne de blocs) peuvent attester de l’existence de l’information. Mais ces utilisateurs n’ont pas tous accès à l’information, parce qu’un code (clé privée confidentielle) est nécessaire pour y accéder et la déchiffrer. Également, les informations sont sécurisées. La blockchain est infalsifiable, parce que la modification d’un bloc nécessiterait celle de tous les blocs présents sur chaque ordinateur.

Dès lors, les entreprises qui se servent de cette technologie détiennent un nouveau moyen de lutter contre la contrefaçon de leurs produits. En effet, il est désormais possible d’ancrer dans un réseau ultra sécurisé les moindres mouvements relatifs aux produits, leur provenance et leurs caractéristiques. Ainsi, le client est protégé des actes de contrefaçon, parce qu’il sera capable d’identifier les produits authentiques des contrefaçons, par l’accès à cet historique. Également, la coopération des douanes se fait plus facilement, parce que les autorités n’auront qu’à retracer l’historique du produit pour identifier leur provenance et les différencier des imitations. Enfin, les entreprises fabricantes pourront aisément prouver que le produit a été créé hors réseau ou ne dispose pas d’historique permettant d’attester son authenticité. 

La blockchain est donc un outil facilitant la preuve dans ce domaine. Toutefois, la force probante de la blockchain n’a pas encore été affirmée en France, à l’inverse des États-Unis ou de la Chine. La blockchain sera-t-elle admise, par le juge ou le législateur, comme mode de preuve, au même titre que la preuve électronique ?

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