Le sport a un rôle majeur dans l’insertion des personnes, notamment des minorités. En effet, le sport repose sur des valeurs et vertus telles que le fair-play, la tolérance, l’esprit d’équipe, la solidarité, l’effort et tant d’autres…
Pratiquer un sport, de manière générale, consiste à faire partie d’une équipe, d’une famille, partageant la même passion. L’appartenance à un groupe est permise par le sport et ses valeurs et cela facilite l’intégration, la lutte contre l’isolement et les discriminations existantes. Le sport permet d’échanger, se créer un réseau, de s’intégrer à un groupe par le partage et la convivialité qu’il instaure.
Ce rôle éducatif du sport, vecteur de respect des autres et de soi, est d’autant plus accentué pour certaines minorités, que ce soit le handisport, le sport au féminin, l’insertion des réfugiés, le sport comme liaison avec les quartiers défavorisés ou encore comme facteur de réinsertion dans la société pour les prisonniers.
Ainsi, le sport apparaît comme une solution naturelle aux problématiques institutionnelles, politiques et sociales actuelles.
L’article s’appuiera sur deux exemples concrets avec le handisport et l’insertion sociale des réfugiés par la pratique sportive. Les autres dimensions pourront être évoquées ultérieurement.
I) Le handisport et le sport adapté : l’intégration de personnes en situation de handicap
Le sport est un facteur d’intégration des personnes en situation de handicap, quelle qu’en soit la nature, puisqu’il implique un regroupement de personnes autour d’une même passion, reconnues et appréciées pour ce qu’elles sont et avec leur différence. Le sportif en situation de handicap peut s’impliquer de manière libre, se donner la liberté de jouer, de se faire plaisir et d’être autonome. En ayant une telle opportunité, la pratique sportive constitue un vrai tremplin d’insertion et de combat. L’accès à la vie sociale paraît favorisé, puisque les valeurs du sport permettent à tous d’être des sportifs et quelles que soit nos différences.
Le développement de la pratique du handisport et du sport adapté est encadré et encouragé par des institutions, (notamment les fédérations ART NATHAN FEDERATIONS) qui permettent une évolution au fil des années. En effet, que ce soit au niveau international avec les Jeux Paralympiques, au niveau national avec la Fédération Française Handisport et la Fédération Française du sport adapté, au niveau régional, départemental avec l’augmentation de compétitions organisées et de la sensibilisation ou même au niveau local, où l’on voit des sections se développer dans des associations sportives permettant de les inclure en tant que sportifs par la participation aux tournois, festivités de l’association, le sport permet de les aider à s’insérer dans la société et de leur permettre d’être eux-mêmes et de faire ce qu’ils aiment.
À noter la différence existante entre les deux fédérations qui ne s’adressent pas aux mêmes personnes en situation de handicap. Le handisport s’adresse aux personnes présentant un handicap visuel, auditif ou moteur tandis que le sport adapté est destiné aux personnes présentant un handicap psychique ou mental.
II) L’inclusion sociale des réfugiés : le dépassement de l’image d’étranger
Ces dernières années, l’arrivée des personnes migrantes sur le territoire européen n’a cessé de faire débat. Alors que ce dernier portait sur la répartition de ces populations, le sport a permis une avancée considérable et est apparu comme un facteur d’inclusion sociale.
Les difficultés que rencontrent à leur arrivée les réfugiés/migrants comme les barrières de la langue ou encore les différences entre les cultures peuvent être, en partie, résolues au travers du sport. En effet, en tant que “langage universel”, il permet de créer un lien social entre les personnes partageant la même passion.
Les personnes ne parlant pas la même langue peuvent se comprendre par les gestes et le fait d’être animé par une même passion permet de franchir les barrières linguistiques. De même, pour les différences de culture, l’apprentissage de l’un et de l’autre ne peut que leur permettre de s’enrichir.
Pour permettre ce développement et une insertion optimale, de nombreuses politiques européennes, nationales, régionales ainsi que locales se sont développées à ce sujet.
Ainsi, aujourd’hui, il est devenu fréquent de rencontrer lors de la pratique sportive, une équipe composée de différentes nationalités, ce qui n’empêche pas de briller. La solidarité et les valeurs de chacun ne peuvent qu’être témoins de l’épanouissement et la réussite d’une équipe.
III) La médiatisation : facteur d’identification en développement
Le sport est largement diffusé. Ce constat permet d’accentuer son rôle majeur dans la société. En effet, la médiatisation permet de créer le phénomène d’identification, et de faire naître des passions chez les personnes qui pouvaient se sentir illégitimes. Le processus d’identification est l’une des meilleures façons de développer un intérêt envers une pratique. Le sport en témoigne avec la large diffusion des événements sportifs internationaux qui mettent en avant tous les profils existants.
À l’image des sportifs en situation de handicap, la reconnaissance des performances est à prioriser, notamment lors des retransmissions des Jeux Paralympiques, pour les mettre en avant quelle que soit leur discipline sans les rapporter sans cesse à ce qui fait leur différence puisque ce sont avant tout des sportifs. Toutefois, comme pour les autres minorités, il existe encore un fossé important entre la médiatisation des compétitions de sports populaires et les autres.
Cela se perçoit également par l’influence de l’équipe de France de Football en 1998 qui a permis aux personnes de s’identifier, de rêver et de partager autour d’une même passion. La réussite de l’équipe de France composée de certains sportifs de haut niveau issus d’origines différentes a permis cette identification.
La médiatisation du sport permet de montrer que tout est possible, que la pratique sportive permet de supprimer les barrières pour s’émanciper. L’amélioration du statut social est possible, puisque l’on abat les préjugés et que nous parlons tous le même langage, celui du sport.
Cependant, comme nous avons pu le percevoir récemment, la médiatisation a ses limites. D’autant plus que les inégalités n’en sont que renforcées, lorsque l’on constate la représentation disproportionnée selon le genre ou selon le distinguo « olympique/paralympique », ainsi que la différence entre les disciplines elles-mêmes. La médiatisation doit servir aux minorités, à les représenter et les encourager et non pas à devenir un facteur d’accroissement des gains en s’enfermant entre puissants économiquement. De plus, la médiatisation peut avoir un effet contraire en mettant parfois en exergue les travers de la société, comme la violence ou le racisme.
Ainsi, le sport est un facteur essentiel de l’insertion sociale. Par les valeurs qu’il inculque comme le respect et l’équité, le sport peut atténuer les maux de la société.
Tous uni(e)s autour de la même passion qu’est le sport. Le sport ne fait pas de distinction de religion, d’origine, de sexe, il ne juge pas les parcours et les différences de vie.