Comment lutter contre la contrefaçon sur le marché de la pièce automobile ?

6 mai 2022

Comment lutter contre la contrefaçon sur le marché de la pièce automobile ?

Attention à la contrefaçon ! L’industrie automobile est confrontée à la production de pièces automobiles détachées contrefaites vendues partout dans le monde. Bien que la contrefaçon ait toujours existé, ce phénomène s’intensifie au sein du secteur automobile. D’après la Fédération française des experts en automobile, la pénurie de pièces détachées d’origine engendrée par la COVID-19, favorise la vente de pièces contrefaites. Manifestement, ces contrefaçons pèsent sur l’économie, les chiffres révèlent que les fausses pièces représentent 10 % des pièces à l’échelle mondiale. Or, la contrefaçon représente un réel danger pour les consommateurs, voire parfois des risques mortels.

Qu’est-ce qu’une pièce contrefaite ?

Les faussaires s’attaquent en définitive à toutes les sortes de pièces automobiles.

On peut ainsi retrouver de simple pièces esthétiques comme :

  • les caches moyeux ;
  • les huiles et lubrifiants ;
  • les ailerons…

Mais aussi les pièces les plus importantes en matière de sécurité comme :

  • les plaquettes de freins ;
  • les pneumatiques ;
  • les jantes, etc…

Or, parfois la qualité de ces pièces est exécrable, ce qui représente un danger réel pour le conducteur mais aussi les autres usagers de la route.

La pratique générale est simple, elle consiste à user des logos et noms des constructeurs automobiles et poser sur les produits et emballages. Il s’agit bien de contrefaçon, à ne pas confondre avec les produits génériques ou compatibles.

Par exemple les plaquettes de freins d’origine d’une Renault peuvent être remplacées par des plaquettes de marque Brembo, c’est une marque spécialisée dans la fabrique des freins compatibles sur tout type de véhicule mais sans user frauduleusement des logos de constructeurs de manière à faire passer le produit pour une pièce d’origine de la marque constructeur.

Les dangers relatifs à l’achat de fausses pièces

Les pièces contrefaites sont logiquement moins onéreuses car leurs producteurs veillent constamment à utiliser les matières les moins chères possibles afin d’accroître leur marge et attirer les consommateurs.

Par ailleurs, ces pièces ne font pas l’objet de contrôles de fiabilité contrairement aux grands producteurs qui eux se soumettent aux normes. Il y a lieu de s’inquiéter pour la sécurité des conducteurs ainsi que leurs passagers, et même les autres usagers de la route.

Dans des conditions optimales et des pièces d’origine, la distance de freinage d’un véhicule qui roule à 110 km/h est de 68 mètres. Lors de divers tests effectués par des constructeurs automobiles dans l’optique de comparer les performances entre des freins de qualités répondant aux normes de fabrication et les performances des freins contrefaits, cette distance de freinage pouvait doubler. Ces tests ont été réalisés aussi pour des pneumatiques contrefaits, non seulement la distance de freinage est affectée mais en plus l’adhérence et l’appui du véhicule ne sont pas optimaux, ces phénomènes s’aggravent de manière conséquente sur des routes pluvieuses. Selon PSA Peugeot Citroën le risque d’aggravation des blessures est augmenté de 30 % par les fausses pièces.

Un autre problème se pose aussi en matière d’assurance, les assureurs proposent des assurances responsabilité civile, mais ajoutent régulièrement des formules incluant une assurance bris de glace. Or, si l’expertise prouve que l’accident est provoqué par une pièce contrefaite, ou que le pare-brise détérioré est contrefait, l’assureur peut retirer sa responsabilité et ne pas indemniser l’assuré suites aux dommages subit.

Les solutions permettant de lutter contre la contrefaçon

L’une des premières solutions visant à lutter contre la contrefaçon est le contrôle douanier, mais cela ne permet pas de la stopper entièrement mais plutôt la freiner.

Le célèbre constructeur Daimler, basé à Stuttgart et détenteur de la filiale Mercedes-Benz soutient qu’il y a une forte nécessité à lutter contre le commerce de fausses pièces de rechange qui met en danger la sécurité des usagers de la route. Mercedes affirme que 1.7 million de produits imitant ses composants ont été confisqués en 2020.

L’Office de la propriété intellectuelle du Royaume-Uni (UKIPO) cherche à avertir les consommateurs sur les dangers liés aux fausses pièces. L’identification des produits de contrefaçon présente un grand défi car la difficulté réside dans la reconnaissance d’une pièce si elle est fausse ou non. De nos jours les consommateurs achètent régulièrement sur Internet et ne se déplacent pas forcément chez leur garagiste pour commander une pièce, de ce fait, il est très facile de se faire piéger par les faussaires, d’autant plus que le consommateur ne voit la pièce qu’en photo (souvent les faussaires utilisent les photos de pièces d’origines) et le consommateur n’est pas forcément formé pour reconnaître le vrai du faux. Alors l’UKIPO vient fournir une assistance aux clients lors de l’achat de pièces détachées, elle regroupe un ensemble de conseil et informations permettant d’identifier l’authenticité des produits, d’éviter de se faire escroquer, et propose aussi un accompagnement au client qui est victime de contrefaçon.

Les constructeurs automobiles veillent constamment à sensibiliser les consommateurs et les poussent à se diriger vers des garagistes agréés, et des fournisseurs avec une véritable réputation. En cas de doute, il est toujours préférable d’éviter les produits avec des prix relativement bas, des emballages avec des fautes d’orthographes, et vérifier qu’ils soient conformes à la législation européenne. Le consommateur détient un droit de rétractation lorsqu’il a acheté auprès d’un vendeur professionnel, il est possible de se faire rembourser intégralement sous 14 jours après réception du produit dans le cas où les doutes se manifestent sur l’authenticité et la fiabilité de l’article.

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